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L'esprit d'entreprise africain récompensé Featured

La 5e édition du forum de l’entrepreneuriat dans les marchés émergents, le Seedstars Summit 2018, a réuni les jeunes pousses les plus prometteuses du 9 au 12 avril dernier au Swiss Tech Convention Center de l'EPFL à Lausanne, en Suisse. Au programme, quatre journées intensives de formations et d'ateliers, de rencontres en tête à tête avec investisseurs et mentors, et de témoignages d'entrepreneurs à succès. Au terme de l’événement, la startup agritech ghanéenne AgroCenta a remporté le très en vue concours de pitch parmi 67 finalistes. La compétition par étapes a mis en concurrence pendant un an 5'000 candidats dans 80 villes, avec à la clé un fond d’investissement de 500'000 $.

 

Grâce à la plateforme d'AgroCenta, ce sont près de 12'000 petits producteurs locaux de millet, de maïs ou de soja qui sont maintenant directement connectés aux entreprises qui achètent leurs produits et en assurent la livraison. Moins d'intermédiaires, plus de revenus pour les paysans : une formule gagnante. Son cofondateur, Francis Obirikorang, vise désormais l'ensemble du continent.

 

Comme nombre de ses pairs venus d'Amérique latine, d'Afrique, d'Europe centrale et de l'Est, du Moyen-Orient et d'Asie, cet entrepreneur a su conjuguer profit économique et développement durable. En misant sur l'idée que "doing good can make money", il utilise la technologie comme un outil au service de l'amélioration de la vie des gens.

 

 

Des idées novatrices pour relever les défis du développement durable

C'est là justement toute l'ambition de Seedstars : améliorer le sort des populations dans les marchés émergents grâce à l'entreprenariat et la technologie, et œuvrer ainsi à la réalisation des objectifs de développement durable des Nations unies. "La technologie a le pouvoir de changer des millions de vie, plus vite que jamais, et l'entrepreneuriat peut apporter des solutions aux grands problèmes du monde", affirme Seedstars. Forte de cette conviction, Seedstars mise donc sur le soutien aux faiseurs de changement dans les marchés émergents. Parce que ces régions abritent 85% de la population mondiale. Mais surtout parce que près de 90% des jeunes de moins de 30 ans y vivent, la fameuse « génération Y ». Ces pays constituent donc des centres croissants d'innovation, des incubateurs d'entrepreneurs, un réservoir impressionnant de talents inexploités !

C'est précisément pour offrir à ces talents potentiels une expertise, une infrastructure, un réseau et des opportunités de financement que les fondateurs ont créé Seedstars en 2012. Partenaire, diplômée d'HEC et charismatique ambassadrice de cette génération des Millennials, Alisée de Tonnac décrit cette "idée suisse" comme un groupe d'investissement visant un impact social dans les marchés émergents. Elle croit à l'effet multiplicateur de ce soutien : au travers des 1'500 entrepreneurs soutenus à ce jour, ce sont plusieurs milliers emplois qui ont été directement ou indirectement créés.

 

Le meilleur moyen de prévoir le futur, c'est de le créer

Peter Drucker, entrepreneur américain du siècle passé.

Mais l'investissement est bien plus que financier. Seedstars "accélère" - selon le jargon du milieu - les startups les plus prometteuses en leur offrant une visibilité et en les mettant en relation non seulement avec des investisseurs et mais aussi avec des mentors. Elle a créé à cette fin, neuf pôles d'incubation, les Seedspaces, notamment à Genève et au Caire, et bientôt à Abou Dabi et Téhéran. Et organisé plus de 300 événements à travers le monde : des weekends de lancement d’entreprise (launchpad weekends), de fréquentes rencontres, conférences, séminaires. Les ateliers de réflexion qui se sont tenus lors du Forum annuel en Suisse comptent parmi ces derniers. Des investisseurs, mentors, entrepreneurs, représentants de grandes firmes et de gouvernements y ont échangé et débattu de thèmes intéressant les marchés émergents (voir encadré).

 

La maison intelligente, l'histoire d'un succès pour l’entreprise Enel X

La maison intelligente, dotée de fonctionnalités visant à simplifier la vie de ses habitants et réaliser des économies d’énergie, est capable d'échanger des informations et de l'énergie avec les infrastructures périphériques. Ses secrets et défis ont été présentés aux participants du Forum par l’entreprise Enel X, pour favoriser le transfert de technologie dans les marchés émergents. Comment collecter des données de maisons connectées sans devoir recourir à de nombreux capteurs, dont les prix élevés rebuteraient les consommateurs ? Ou encore, comment s'assurer que les données collectées permettent bien de fournir des services utiles, porteurs d'une réelle plus-value ? Ce sont autant de thèmes qui ont été abordés lors des échanges. Outre les recommandations de recourir aux énergies renouvelables ou de mettre à profit les heures creuses, mieux connaître et contrôler sa consommation d'énergie s'avère une nécessité pour favoriser les économies. L'internet des objets représente une solution prometteuse mais requiert des systèmes connectés et intégrés ainsi qu’une centralisation des données collectées. L'industrie manufacturière a un rôle important à jouer en ce sens, afin d’équiper les appareils électroménagers d'outils de mesure de la consommation d'énergie.

Le commerce électronique international : des avantages mais pas que

Phénomène mondial, la croissance du commerce en ligne comporte des avantages et des inconvénients pour les marchés émergents, ainsi que l'ont souligné les représentants de Fedex qui ont animé le débat. D'une part, international et lié à l'essor des médias sociaux, le cybercommerce offre une vitrine qui va bien au-delà des frontières et donc une opportunité à saisir pour les pays émergents. Chacun peut devenir «a global player», avantagé par sa connaissance du marché local. En effet, de bons produits peuvent être vendus à de bons prix partout dans le monde à condition de bien connaître les caractéristiques des clients potentiels, en particulier les dimensions culturelles, religieuses ou traditionnelles. Mais d’autre part, du fait également de sa dimension internationale, le commerce à distance est très difficile à réglementer. Comment un pays, comme par exemple les Etats-Unis dans le cas de Facebook, pourrait-il réglementer l'activité d’une société d'e-commerce basée sur son territoire alors que la majorité de ses utilisateurs se situent au-delà des frontières nationales ?

 

Riche de près d'une communauté de 60'000 startups, investisseurs, institutions publiques, grandes entreprises, monde académique, pouvoirs publics et média, Seedstars souhaite « inspirer et connecter », comme l’explique sa directrice Alisée de Tonnac. Pour établir une connexion directe entre ses membres, la communauté dispose désormais d'un outil de communication privilégié : le réseau social de l'application Seedstars Community. Seedstars offre également une formation à la création d'entreprise sur 6 mois, la Seedstars Academy, qui vise à transformer une idée innovante en un « produit minimum viable » (MVP) générateur de revenu. Enfin, le programme et fonds d'investissement Seedstars Growth accompagne les startups sélectionnées lors du Seedstars World vers une levée de fonds en Série A (objectif de rentabilité, développement sur un plan national, prémices d'internationalisation).

Le Seedstars World : beaucoup d'appelés, peu d'élus

Lancée pour la première fois en 2012, la compétition annuelle Seedstars World se déroule par étapes dans plus de 70 pays émergents. Son but : repérer les talents en leur demandant de réaliser un pitch sur leur projet d'affaires. Elle s'adresse aux jeunes pousses dégageant un revenu mensuel d'au moins 10'000 $ et dont la levée de fonds n'excède pas 500'000 $. La sélection repose pour l'essentiel sur le potentiel d'expansion à l'international et la solidité de l'équipe en place. Depuis 5 ans, quelques 12'000 candidats se sont pressés au portillon. Seuls 300 ont été retenus. Ils ont alors ont pu se présenter devant un parterre d'investisseurs lors de la finale au Seedstars Summit.

Cet événement représente aussi pour eux une opportunité extraordinaire d'apprendre d'entrepreneurs plus expérimentés, d'étoffer leur réseau et de promouvoir leurs projets. Pour cette 5e édition, les finalistes ont présenté 900 pitches, et bénéficié de 400 rendez-vous avec des investisseurs et de 220 sessions de mentoring avec 57 entrepreneurs expérimentés. L'un de ces derniers, Brian Moelich, issu de la Silicon Valley et fondateur au Canada de la société de conseil en innovation Arrisio, a dispensé - gratuitement - à une dizaine de startups, un conseil personnalisé pour développer un modèle d'affaire reproductible.

 

Des entrepreneurs inspirants, mais peu de femmes

Les participants au sommet ont également pu assister à différentes allocutions. Steffen Ehrhardt, Internationalisation & Startups Lead EMEA chez Google, a ainsi partagé son expérience en insistant sur la nécessité d'accepter la dimension expérimentale d'un projet en développement : la "culture de l'échec", mal vue en Europe, mais essentielle à ses yeux. En matière d'expansion internationale, il a mis l'accent sur l'importance de connaître les territoires que l'on veut conquérir et recommandé dans cette optique de constituer des équipes diversifiées et multiculturelles.

 

La compréhension du contexte était également au cœur de la présentation de l'infatigable entrepreneure de Singapour Gwendolyn Regina, actuellement en résidence chez Entrepreneur first, citant l'exemple d'un mendiant chinois ayant adapté sa sébile au mode de payement le plus répandu autour de lui : le téléphone portable. Pour pénétrer l'apparent chaos asiatique, elle conseille aux jeunes entrepreneurs : "avancez lentement et vous finirez par traverser la rue bondée".

 

Gwen Regina compte parmi la minorité de femmes de ce monde très masculin de l'entreprenariat technologique. Dans un effort pour les encourager alors que près de 89% de ses alumni sont des hommes, Seedstars leur dédie un prix : la Best Woman Entrepreneur. Cette année, il a couronné la nigérienne Vivian Nwakah, fondatrice de Medsaf dont la plateforme logistique en ligne qui relie directement les entreprises pharmaceutiques aux hôpitaux, cliniques et pharmacies, offrant ainsi une parade au grave problème de la contrefaçon de médicaments.

 

Lire aussi: Seedstars Summit 2018 : focus sur le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord

Last modified on Wednesday, 09 May 2018 21:06
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