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Interviews (2)

 

À l’occasion de la visite du Secrétaire général de la Fédération des Chambres de Commerce du Conseil de Coopération du Golfe (FCCCG), Abdulrahim Hassan Naqi à la Chambre de Commerce et d'Industrie de Genève en décembre 2017, cela a conduit à la signature d’un mémorandum d'entente entre les deux parties. Nous avons obtenu cette interview de Monsieur Naqi en marge de la signature dudit protocole d’entente (MoU).

 

 

1/ Lors de votre dernière visite à Genève en décembre, vous avez signé un Mémorandum d’entente. Pourquoi avoir choisi Genève ?

Il ne fait aucun doute que la ville de Genève est une ville importante et attractive dans le domaine de l’économie et du commerce. Elle est considérée comme une capitale économique parce qu’elle est caractérisée par une position stratégique dans l’économie globale, autant qu’un incubateur des Nations Unies et d’autres organisations internationales et organismes et centres internationaux. La Suisse a un lien économique fort avec le Conseil de Coopération du Golfe, sans oublier que les pays de ce Conseil (CCG) constituent le premier partenaire de la Suisse au Moyen-Orient. Le volume du commerce étranger entre le CCG et la Suisse a rapidement augmenté au cours de ces dernières années. Le volume des échanges a augmenté de 3,5 milliards de dollars en 2005 à 8 milliards de dollars en 2012, puis à 25 milliard de dollars en 2016. Les Émirats arabes unis sont le premier partenaire commercial de la Suisse avec des importations de Suisse d’une valeur de 15,6 milliards de dollars et des exportations de 4,2 milliards de dollars. L’Arabie Saoudite est le second partenaire commercial avec des importations de 2,4 milliards de dollars et des exportations de 325 millions de dollars. La balance commercial suisse est restée stable, ses exportations atteignant environ 20 milliards de dollars et ses importations environ 5 milliards de dollars.

 

2/ Quels sont les points les plus importants dans ce Mémorandum ? Comment voyez-vous la coopération future avec la Chambre de Genève et la coopération économique suisse avec les pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) ?

Le Mémorandum d’entente reflète le désir sincère des deux parties de renforcer la coopération et la communication entre leurs secteurs privés. La discussion autour du Mémorandum a duré plus de six mois. Cela confirme la volonté des deux côtés d’ouvrir de nombreuses perspectives de coopération. Le Mémorandum, qui comprend neuf points, ouvre un grand nombre d’horizons pour la coopération, au premier plan l’organisation d’un forum économique entre le Golfe et la Suisse en 2018. Afin de finaliser le forum, nous avons identifié des officiers de liaison. Nous sommes impatients de discuter des perspectives de relations économiques et des tendances commerciales dans le future, autant que pour renforcer la confiance entre les deux parties. Nous sommes impatients de profiter des facilités disponibles pour des opportunités d'investissement entre les deux parties. Le forum discutera des challenges les plus importants face aux investisseurs dans le but de faciliter les aspects liés à l’investissement. Le Mémorandum d’entente comprend également la coordination de rencontres bilatérales entre les membres de la Chambre de Commerce et les membres de chaque Chambre de Commerce locale des pays du Golfe. Nous nous sommes mis d’accord pour organiser le forum de manière périodique dans les états du Conseil de Coopération du Golfe et la Suisse.

 

3/ Y a-t-il d’autres Mémorandum d’entente ou des accords conjoints entre la Fédération des Chambres du Golfe et les Chambres de Commerce et d’Industrie suisse ?

Oui, avec l’aide de Dieu, un mémorandum d’entente a été signé avec le Centre d'arbitrage commercial de la Chambre suisse d'arbitrage le 7 août 2017, tout comme l’établissement d’une plateforme économique suisse du Golfe à Genève visant à renforcer la coopération et à activer les mémorandums d’entente entre les deux parties. Il existe une gamme de programmes et d’initiatives pour les petites et moyennes entreprises, comme les programmes pour les entrepreneurs et les jeunes, tout comme d’autres programmes pour renforcer la communication entre les les femmes d’affaires des États arabes du Golfe et leurs homologues suisses.

 

4/ Quels sont les objectifs que vous recherchez en signant ce Mémorandum d’entente ?

L’un des objectifs principaux du Mémorandum d’entente est d’accroître les opportunités d’investissement entre les deux parties, d’organiser des événements conjoints ainsi que des visites pour les délégations commerciales entre les deux régions. Il sert aussi à encourager le transfert de technologies, de sensibiliser les secteurs privés des deux parties sur possibilités d’investissement les plus importantes dans les deux régions, ainsi que des programmes performants pour faciliter l’échange d’expérience dans les zones de technologie et de franchise commerciale, notamment la coopération entre les petites et moyennes entreprises, et de renforcer la coopération entre les secteurs privés des deux parties. Le Mémorandum d’entente inclut également les fondations de l'organisation du Forum Économique suisse du Golfe en septembre 2018, qui sera le premier fruit d’une telle coopération.

 

5/ Vous attendez-vous à ce que cet accord ait des conséquences sur la coopération commerciale ?

Oui, nous attendons que le Mémorandum d’entente ouvre de nouveaux horizons pour la coopération, notamment dans la fourniture de services distingués aux membres des Chambres du Golfe, et de bénéficier du développement des affaires à travers la coopération des institutions du Golfe et de la Suisse dans l’expansion des échanges commerciaux de biens et de services, notamment dans les industries d’artisanat, et la commercialisation des produits du Conseil de Coopération du Golfe dans les secteurs de l'alimentation et d'autres services dans lesquels il dispose d’un avantage.

 

6/ Avez-vous des projets pour organiser des délégations d’hommes/femmes d’affaires dans le cadre du Mémorandum d’entente ?

Oui, des invitations officielles ont été envoyées aux Chambres suisses pour venir visiter les pays du Conseil de Coopération du Golfe, en plus de l’organisation des visites de délégations commerciales spécialisées représentant divers secteurs de la santé, de l’éducation, de l’alimentation et d’autres entreprises suisses dans les Chambres de Commerce du Golfe afin de rencontrer leurs homologues et de se familiariser avec l’environnement d’investissement dans les pays du Conseil de Coopération du Golfe, et pour découvrir les opportunités d’investissement les plus importantes. Cela sera l’occasion de programmer des rencontres avec des officiels dans les institutions publiques et privées.

 

7/ Quel conseil donnez-vous aux hommes d’affaires qui souhaitent investir dans le Conseil de Coopération du Golfe ?

Nous savons que la Suisse dispose de ressources économiques et financières et une expérience suffisante dans le domaine des services, notamment dans l’éducation, le domaine bancaire, la santé et la technologie, et plus précisément dans les montres et la bijouterie, sans parler des capacités agricoles et alimentaires. Donc, les hommes d’affaires du Golfe ont de bonnes opportunités à bénéficier de ces éléments et d’établir des partenariats stratégiques qui servent les intérêts du Golfe. En plus d’inviter les 750 000 petites et moyennes entreprises dans le Golfe pour développer leurs affaires avec des entreprises suisses, aussi bien que faire bénéficier aux hommes d’affaires du Golfe et des jeunes de leurs homologues suisses dans le développement de leurs compétences en matière d’innovation et d'entrepreneuriat notamment dans les domaines de l’économie du savoir, et pour développer la coopération dans les domaines de la recherche scientifique, et pour coopérer dans le développement d’un système éducatif et de programmes de formation. Il y a également des zones de coopération entre le CCG et les femmes d’affaires suisses, notamment dans l’autonomisation des femmes du Golfe et bénéficiant des programmes de soutien fournis par les gouvernements des pays du CCG afin de forger des partenariats avec leurs homologues suisses.

 

8/ Quels sont les principaux secteurs qui attireront l’investissement dans les pays du CCG dans les années à venir ?

Il ne fait aucun doute que le secteur privé suisse dispose d’une opportunité précieuse de bénéficier de projets d'infrastructures dans la présentation que j’ai faite lors de cette rencontre, tels qu’un projet ferroviaire de plus de 2 200 kilomètres et qui devrait fournir plus de 80 000 emplois pour les citoyens et expatriés du CCG, aussi bien que les opportunités dérivées de la localisation de l’industrie ferroviaire. Ainsi, la Chambre de Genève peut bénéficier de ce plan en faisant par exemple appel à des experts dans cette industrie pour construire un centre pour la durabilité, la formation et la réadaptation des spécialistes du CCG dans le but de construire une véritable industrie ferroviaire. Il y a beaucoup d’opportunités dans le secteur industriel : de ce point de vue, les investisseurs suisses peuvent bénéficier des opportunités offertes par l'Organisation du Golfe pour le Conseil Industriel (OGCI). La Chambre de Commerce de Genève peut aussi bénéficier de la vision de l’Arabie Saoudite pour 2020, qui comprend de nombreuses opportunités à travers la privatisation d’importants secteurs tels que la santé, l’éducation, l’infrastructure, le divertissement et le tourisme. D’autres opportunités importantes sont disponibles à l’Exposition universelle de 2020 à Dubaï et l’importance de la présence de la Suisse dans cette exposition, ainsi que la Coupe du Monde 2022 organisée à Doha, et d’autres opportunités au Bahreïn à travers la Vision du Royaume de Bahreïn 2030, qui a obtenu de nombreux résultats positifs jusqu’à présent, en plus des opportunités des secteurs industriels et des services logistiques dans la région de Duqm dans le Sultanat d’Oman, qui est localisé dans la plus stratégique des zones et lancé en 2008. Il y a la possibilité de bénéficier au mieux des partenariats avec le secteur privé et le secteur du gouvernement koweïtien via l’établissement de projets de partenariat entre les secteurs public et privé au Koweït. Les entreprises suisses peuvent établir des coentreprises (joint ventures) dans les Émirats arabes unis, notamment dans les zones d’énergie, bancaire et divers services, et bénéficier d’un marché large et prometteur. Dans la Fédération des Chambres, nous pouvons fournir plus d’informations sur les opportunités d’investissement et autres règlements et lois connexes. Nous disposons d’un environnement législatif excellent et sophistiqué qui subit de nombreuses réformes dans le but de faciliter l’environnement d’investissement pour les étrangers.

 

9/ Pouvez-vous nous donner une idée des investissements suisses dans le CCG, selon le secteur et le type d’affaires ?

Des centaines d’entreprises suisses opèrent dans les marchés du CCG dans les domaines de la logistique, de l’infrastructure, des systèmes hydrauliques, du forage des eaux souterraines et des puits, de l’équipement, des revêtements et produits chimiques, des systèmes d’ingénierie pour l’énergie, de l’eau, de l’environnement, de la technologie, de l’hospitalité, de la logistique, de la communication, de la finance, des fonds d’investissement, dans le pharmaceutique, de la robotique, du développement de machines et des exportations, des bureaux et salles mobiles, de la production d’énergie et de métal industriel, de l’éducation, du contrôle qualité et du consulting, des produits chimiques, des denrées alimentaires, du développement agricole et des salons.

Les relations bilatérales dans le secteur de la finance et de l’investissement, notamment dans le domaine bancaire, se sont aussi développées dans le but d’accélérer le commerce et fournir des exportateurs avec des moyens financiers.

 

10/ Compte tenu de la position de la Suisse en tant que première compétitivité économique mondiale, comment voyez-vous la coopération entre vous et le côté suisse pour les projets innovants et les startups ?

Il ne fait aucun doute que la fédération du CCG cherchera à coopérer avec la Suisse dans ce domaine particulier, car le leadership de la Suisse dans le domaine des « productions de connaissance et de technologie » est incontestable. Un des indicateurs de la compétitivité de la Suisse est son nombre de brevets. Elle a les demandes les plus élevées de brevets par habitant au niveau européen ; c’est un domaine important de coopération, notamment parce que la société du Golfe est caractérisée par l’accroissement du nombre de jeunes, et cela pose un vrai challenge pour les pays du CCG. Nous avons remarqué qu’il y a plusieurs sphères de coopération dans les domaines de l’invention, de l’innovation et de l’entreprenariat.

Il est nécessaire de trouver un incubateur pour de tels projets, et la Plateforme des Entrepreneurs Suisses et Arabes (SAE) peut fournir à cet égard leurs services et programmes, ainsi que les mécanismes pour les implanter. La SAE peut être un incubateur d’idées et d'initiatives des jeunes et des entrepreneurs à la fois des pays du Golfe et de la Suisse.

 

Pour terminer, nous aurons grandement plaisir à coopérer avec la Fédération des Chambres de Commerce du Conseil de Coopération du Golfe et de fournir le support nécessaire pour renforcer la coopération dans le domaine de l’entreprenariat, comme répandre la culture de l’entreprenariat et le réseau de facilitation qui sont parmi les plus importants objectifs de cette plateforme. Nous invitons les entrepreneurs ainsi que les hommes et les femmes d’affaires du Golfe à rejoindre notre plateforme pour être actifs et découvrir les opportunités d’investissement ; rejoindre celle-ci facilitera le lien avec leurs homologues et les experts en entrepreneuriat à la fois dans le monde arabe et en Suisse.

 

Interviewé par Swiss Arab Entrepreneurs (SAE), David Taji-Farouki, président du jury du Salon des Inventions de Genève, un amoureux des tableaux et objets artistiques, ce qui fait de son bureau un véritable mini musée, nous parle avec patience du Salon des inventions de Genève – dont la 44e édition a clos ses portes dimanche 17 avril 2016 sur un bilan de 66'000 visiteurs, et plus de 600 exposants présentant près de 1000 objets innovants – qui est le plus grand et le plus crédible selon Taji-Farouki. Chaque année il accueille plus de 50 pays, soit entre 700 et 800 inventions.

 

Selon Taji-Farouki, la participation au salon est ouverte à toute personne avec un brevet, elle ne peut présenter l’invention qu’une seule fois, à moins qu’il y ait un changement majeur. Le salon de Genève dispose des délégués dans les pays qui participent au salon. Quant à la présence des inventeurs en provenance des pays Arabes, selon Taji-Farouki cette année, il y a eu presque 30 participants, la majorité sont des Saoudiens, une participation plutôt maigre comparée aux années précédentes avec un nombre de participant qui frôlait un record entre 50 et 100 inventeurs rien que de l’Arabie Saoudite.

 

Sans doute, le premier obstacle pour participer au salon de Genève est le financement. Car réserver un stand au Salon des Inventions de Genève, engendre un coût entre 2000 et 2500 francs suisses, s’ajoutant à cela les frais du voyage et le séjour. D’ailleurs le Salon de Genève est un salon d’affaires qui favorise les rencontres entre les inventeurs et les investisseurs. La plus part des participants, en provenance des pays en développement, reçoivent le soutien logistique et financier des instituts scientifiques ou des ministères de l’éducation de leurs pays ou encore des organisations caritatives. Tandis qu’en Europe il n’est pas rare que les participants prennent en charge les frais de participation à ce genre d’évènements.

 

Taji-Farouki nous parle de son initiative de fonder en 2006 le Salon International de l’Inventions au Moyen-Orient (International Invention faire in the Middle East - IIFME) en collaboration avec M. Eyad Al Kharafi, Président d'honneur du «Kuwait Science Club» à l’époque.. Alors que pour le Salon de Genève la sélection des inventions se fait par un comité d’évaluation, « le juré », composé de 85 experts dans tous les domaines, sans plafonner le nombre des participants, la particularité du salon IIFME réside dans la participation quasiment gratuite, car il faut juste s’acquitter des frais d’inscription qui s’élèvent à 500 dollars. Mais le nombre des participants est limité à 150-180, et cela pour une bonne raison, car les participants font le concours pour accrocher des prix pour un budget total de 50 mille dollars, le premier prix s’élevant à 15 mille dollars. IIFME est ainsi le seul salon dans le monde à octroyer des prix monétaires aux inventeurs. Quant à la concurrence entre les deux salons ? pas de panique, car Genève tient le patronage du salon IIFME.

S’agissant du risque de l’espionnage industriel, pour y participer, il faut avoir un brevet pour éviter ce genre des problèmes. Mais attention au laps du temps car les brevets doivent être renouvelés, faute de quoi ils n’auront aucune validité.

 

Pour terminer, vis-à-vis de la commercialisation des inventions, qui est certes l’objectif final des exposants, Taji-Farouki nous donne un exemple d’un roumain qui est devenu riche suite à l’exposition de son invention au Salon de Genève, tout en rappelant qu’il y ait beaucoup d’exemples de produits dans notre vie quotidienne qui ne sont à la base qu’une invention présentée lors du Salon des Inventions de Genève, à titre d’exemple les brassards de sauvetage pour les enfants, le système de fermeture pour les chaussures. Le salon de Genève 2017 est encore friand de nombreuses inventions à venir. Mais pour les moins patients, la chance est toujours ouverte pour le Salon à Kuweit en novembre prochain.

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