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La start-up Lausannoise Flyablity remporte le prix Emirati Drone for Good 2015 Featured

Propos recueillis par Ayman Abualkhair

 

Lors d'un concours organisé en février 2015 à Dubaï, Mohammed ben Rachid Al Maktoum, vice-président et premier ministre des Emirats arabes unis a attribué un million de dollars à l'entreprise vaudoise Flyability pour son drone Gimball, choisi parmi une quarantaine de projets de drone à vocation humanitaire ou sociale. Interview avec le co-fondateur de Flyability, Patrick Thévoz:

 

A.A.: Vous avez réussi à trouver l’or à Dubaï alors que de nombreux regards sont tournés vers cette partie de monde très dynamique et médiatisée! Comment avez-vous fait?

 

P.T. : Gimball offre un bon compromis entre taille, solidité et temps de vol. Mais sa réelle valeur ajoutée c'est la sphère de protection qui l'enrobe et lui permet d'évoluer dans un environnement plein d'obstacles. Il peut ainsi être déployé dans des zones sinistrées et soutenir les opérations de secours par exemple. Or, être au service de l'humanité correspond aux critères de sélection du concours. Gimball a convaincu le jury malgré l'importante rivalité d'autres finalistes lors de la démonstration effectuée à Dubaï, qui a impressionné les observateurs: le drone a démontré sa capacité à voler dans des espaces fermés, voire confinés, très proche des personnes et des obstacles. Il peut aussi pénétrer des zones où l'humain ne peut s'aventurer, comme par exemple une zone radioactive, en haute altitude, d'accès impossible. En l'occurrence, lors de missions de recherche ou de sauvetage, il est nécessaire en cas d'incarcération d’utiliser des caméras pour inspecter le terrain, ce qui ouvre la voie à notre robot. Il offre une solution technique vraiment originale qui le distingue des modèles existants.

 

A.A. : Il existe des mini-robots, de la taille d’un papillon par exemple, à usage militaire. Flyability peut-elle offrir cet avantage?

P.T. : les possibilités de miniaturisation sont nombreuses, mais cela implique des coûts très élevés, pouvant atteindre cent mille dollars. Ce type de technologie n’est donc pas très accessible et ne correspond pas vraiment à nos objectifs. Mais cela ne nous a pas empêchés d’initier des travaux pour étudier le comportement en vol d'un tel engin et connaitre ses spécificités techniques. Nous savons ainsi qu'un moteur plus petit est moins efficace, tandis qu’une batterie plus petite possède moins d’autonomie.

 

A.A. : Le prix remporté à Dubaï correspond-il à une reconnaissance de la qualité de l’industrie high-tech en Suisse ?

P.T. : La Suisse a bien évidement une excellente expertise mais ne domine pas forcément partout au niveau international. En ce qui concerne la technologie liée aux drones, elle a su prendre le virage au bon moment et d'autres laboratoires rencontrent également un grand succès dans les cantons de Zurich et Vaud, notamment Sensefly, basée comme nous à Lausanne. La concurrence est donc importante mais il existe des niches très différentes car tout le monde n’a pas besoin du même drone: Sensefly a développé un drone volant à haute altitude et capable de faire une cartographie de grande surface en 3D. Gimball, lui, est capable d’entrer dans un bâtiment afin de filmer ou prendre des photos pour inspecter de petites pièces, par exemple à l’intérieur d’un central électrique ou d’un réservoir de stockage. Les produits se retrouvent donc davantage en position de complémentarité que de concurrence.

 

A.A. : Quelle a été la stratégie de marketing de Flyability pour passer du projet à la phase de commercialisation?

P.T. : Les deux phases sont interdépendantes en fait et il est indispensable de continuer de développer le produit jusqu’à son adoption par l’utilisateur final. A l’heure actuelle, le premier cycle de développement s'achève pour Gimball, les premiers prototypes vont être vendus à un nombre limité des clients, tous utilisateurs convaincus du fort potentiel de ce type de produit et prêts à le tester. Pour passer ensuite d’un prototype beta à une commercialisation plus large, nous nous réjouissons de pouvoir compter sur le million apporté par le prix remporté aux Emirats.

 

A.A. : Pourquoi vous être tournés vers les Émirats Arabes Unis ? N'y a-t-il pas de concours similaires en Suisse?

P.T : Non, c’est assez exceptionnel de pouvoir présenter un projet au niveau international et avoir la chance de gagner un million de dollar ... C’est même de jamais vu ! Auparavant, nous ne cherchions pas spécialement d'opportunités aux Emirats Arabes Unis. Ce concours a représenté une aubaine. Nous bénéficions également du fait que le secteur du drone est très médiatisé et reçoit beaucoup d’attention.

 

A.A. : Est-ce que vous allez cibler le monde Arabe dorénavant ?

P.T. : Pas pour le moment. Avant de recevoir ce prix, nous n’étions pas en affaire avec le monde arabe. Aujourd'hui, nous conservons une vision globale sans nous axer sur une région géographique particulière. Les besoins sont très similaires d’un pays à l’autre mais les législations sont différentes. Bien évidemment, l'existence de ce concours à Dubaï reflète l’intérêt que le monde arabe porte à ce type de produits et révèle donc un fort potentiel. Il nous a offert une importante visibilité sur place et de précieux contacts. J’espère donc que nous pourrons y réaliser certains projets.

 

A.A. : Seriez-vous intéressés par des collaborations avec des entreprises ou instituts de recherche dans le monde arabe visant le transfert de technologie?

P.T.  : Nous avons quelques propositions d'universités en effet, mais pas dans le monde arabe pour l'instant. Cette technologie est récente et l'Europe a peut-être encore une longueur d’avance. Mais étant donné les investissements et le focus accordé au drone notamment lors du concours « Drone for Good » à Dubaï en février dernier, je pense que des initiatives vont se développer et nous serions enchantés d'un partenariat académique dans la région.

 

A.A. : Et sur le plan de l’entreprenariat?

P.T. : Si nous trouvons des entreprises ayant des technologies qui pourraient fonctionner en synergie avec la nôtre, ce serait intéressant. Dans un monde global, les problématiques sont globales, et donc finalement, qu’on travaille à Singapour, Dubaï, aux Etats Unis ou en Suisse, peu importe, pourvu qu'il y ait de belles choses à faire avec des sociétés de monde entier.

 

Last modified on Saturday, 07 April 2018 11:09
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