fbpx
Print this page

Baisse du cours de pétrole et pays exportateurs

Par: Amel Ben Zakour

La baisse récente du prix du pétrole, qui a reculé de plus de 55% depuis septembre 2014, pourrait constituer une aubaine temporaire pour les pays importateurs avec le risque de léser les pays exportateurs. Ces derniers, se situant dans les régions du Moyen-Orient, de l’Afrique du Nord, du Pakistan, de l’Afghanistan (MOANAP), du Caucase et de l’Asie Centrale (CAC) , doivent affronter de nouvelles réalités économiques. En effet, avec un prix d’équilibre du baril de pétrole brut qui se stabilisera entre 50 et 70 dollars en 2015[1], leurs recettes d’exportation de pétrole devraient diminuer considérablement. Selon une estimation du FMI, les recettes des pays du conseil de coopération du golf devraient baisser d’environ 300 milliards de dollars[2].

Source : prixdubaril.com

Ce qui tire les prix du pétrole vers le bas est la confrontation de l’offre et la demande. Le ralentissement considérable de certaines économies, comme l’économie chinoise, a affaiblit la demande. En chine, la croissance de l’industrie est inférieure à 7% par an[3] et plusieurs secteurs industriels stagnent ce qui entraine une diminution de la consommation de pétrole. En ce qui concerne l’offre, elle a été abondante et a dépassé la demande. Cet écart excédentaire est dû essentiellement à l’exploitation du gaz de schiste aux Etats Unis et au refus de l’OPEP de limiter sa production de l’or noir. Selon Patrick Artus, chef économiste et membre du comité exécutif de Natixis, l'écart entre capacité de production mondiale et demande mondiale de pétrole est considérable, il s’élève à 6 millions de barils par jour[4].

Par ailleurs, la politique monétaire actuelle de la FED impacte négativement le prix du baril via l’appréciation du dollar et le mouvement haussier des taux de d’intérêt réels.

Les pays exportateurs accuseront moins de recettes et leurs excédents budgétaires et soldes extérieurs risquent de diminuer. Selon un rapport de la Banque Mondiale, certains pays producteurs de pétrole sont plus vulnérables que d’autres tels que la Lybie et le Yémen. L’Iran et l’Irak enregistreraient une baisse de leur balance commerciale de plus de 10% du PIB en 2015[5].

Les pays exportateurs de pétrole disposant de larges réserves ont une situation économique moins critique, tels que les pays exportateurs faisant partie du Conseil de coopération du Golf. L’Arabie Saoudite est parmi les pays les plus à même à faire face à cette chute du prix des pétroles vu l’importance de ses réserves.

Le FMI recommande aux pays exportateurs « d’ajuster progressivement leurs dépenses, réformer leurs subventions énergétiques et diversifier leur économie en dehors du pétrole »[6].

Pour les pays exportateurs qui vont trouver des difficultés à faire face à leurs dépenses publiques, Lili Mottaghi, économiste de la Banque mondiale pour la région MENA, recommande « d’effectuer des ponctions sur leurs réserves, de contracter des dettes, et/ou de réduire les dépenses au titre des subventions aux carburants et des traitements dans le secteur public » [7].

 

[1] Source : IFP EN, Mars 2015 (http://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-)

[2] FMI, Janvier 2015.

[3] Alternatives Economiques, Novembre 2014.

[4] Op.cit.

[5] Banque Mondiale, Janvier 2015.

[6] Bulletin du FMI, Janvier 2015.

[7] Banque Mondiale, Janvier 2015.

 

 

Last modified on Saturday, 26 December 2015 12:59
Rate this item
(0 votes)
Admin SAE

Latest from Admin SAE